Notre ambassadeur du Mois du cœur 2023

À propos du Dr. Vincent Chan

Nous avons l’immense plaisir de présenter notre ambassadeur du Mois du cœur 2023, le Dr. Vincent Chan. Le Dr. Chan est chirurgien cardiaque à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et professeur au Département de chirurgie de l’Université d’Ottawa.

Ce chirurgien et chercheur de talent fait preuve d’un profond engagement envers les soins et la recherche pour améliorer le devenir des patients. En tant que professeur adjoint à l’Université d’Ottawa, il inspire les médecins de demain et leur offre un tremplin vers la maîtrise des interventions et des traitements cardiovasculaires.

Cette année, le Dr Chan nous aidera à promouvoir la santé cardiaque dans le cadre de la campagne Février, c’est le Mois du cœur. Il incarne véritablement le genre de talent et d’engagement que nous pouvons développer avec vos contributions.

Parcours

Le Dr Chan a réintégré l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa à titre de chirurgien cardiaque en 2012 après une année passée à l’Hôpital Mount Sinai comme enseignant en cardiologie. Il avait effectué un premier passage à l’Institut en tant qu’associé du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (FRCSC) en chirurgie cardiaque en 2005, après l’obtention de son doctorat en médecine de l’Université Queen’s.

Le Dr Chan a obtenu de nombreuses distinctions, dont le prix d’excellence Medical Student Achievement de l’Association médicale ontarienne, la Bourse d’études Detweiler du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et le prix Wilbert J. Keon de l’Association des anciens patients de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa.

Intérêts cliniques et de recherche

Le Dr Chan possède une vaste expérience de la recherche en cardiologie. Son expertise et ses champs d’intérêt sont particulièrement axés sur l’avancement des soins cardiaques par la recherche sur la réparation et le remplacement de la valve mitrale, les bioprothèses valvulaires (valves cardiaques fabriquées à partir de tissus animaux) et les valves mécaniques.

Le Dr Chan est aussi à l’avant-garde de la recherche sur la chirurgie à effraction minimale, comme en témoignent ses travaux révolutionnaires sur les pontages aortocoronariens et d’autres traitements. Ses contributions ouvrent la voie à des interventions d’une précision et d’une efficacité accrues, mais moins risquées et dont les patients se relèvent plus facilement et avec moins de douleur.

Entretien avec le Dr Vincent Chan

Qu’est-ce que ça veut dire pour vous d’être l’ambassadeur du Mois du cœur 2023?

C’est un immense privilège d’avoir été choisi pour le rôle d’ambassadeur du Mois du cœur 2023. Il y a tant de médecins, de membres du personnel infirmier et de professionnels paramédicaux à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa qui participent aux soins. C’est un honneur pour moi de les représenter.

En tant qu’ambassadeur du Mois du cœur, j’aurai aussi le plaisir de rencontrer les donateurs et donatrices et de diffuser notre message auprès des médias.

Qu’est-ce que ça veut dire pour vous de savoir que la communauté appuie la recherche à l’ICUO?

Il ne fait aucun doute que les dons sont le carburant qui fait fonctionner notre moteur.

Une chose qui m’inspire beaucoup, c’est quand un patient qui vit avec la dure réalité d’une maladie cardiaque s’intègre au cycle et décide de donner à son tour.

C’est ce que j’appelle « donner au suivant », et c’est un geste très fort. La personne part d’une position de vulnérabilité, la maladie, et en arrive au point où elle aide à prendre soin des autres.

Je trouve ça magnifique.

C’est un geste extraordinaire, et c’est ce que les donateurs font chaque jour pour l’Institut. Nous bénéficions tous de ces dons, et c’est un grand privilège.

Comme beaucoup d’autres choses, les modèles de financement de la recherche ont changé, et notre institut doit trouver le moyen d’en faire plus avec moins. C’est pourquoi il est toujours utile d’avoir un peu plus de carburant dans le réservoir. C’est pourquoi le Mois du cœur est une campagne aussi importante : les dons sont égalés, ce qui veut dire encore plus de financement pour la recherche.

Qu’est-ce qui vous emballe au sujet des programmes de recherche de l’Institut?

Ce qui m’emballe ne sera peut-être pas à première vue ce qu’il y a de plus excitant pour nos donateurs.

Les données sont la première chose qui nous donne un avantage en recherche. Le but est de recueillir le plus d’information possible afin de pouvoir formuler les bonnes questions et choisir les bonnes personnes pour se pencher sur le problème.

La deuxième chose très importante, c’est l’équipe. Nous nous attaquons à chaque problème en équipe. Quand on a une équipe où chaque discipline est représentée — chirurgie, cardiologie, soins infirmiers, imagerie, recherche —, la masse de pensée critique place la barre très haut, ce qui veut dire que nous disposons d’une foule de paramètres différents pour nous guider dans la bonne voie.

En tant que chirurgien, j’ai mon idée de la voie à suivre. La cardiologue de l’équipe en voit peut-être une autre. Le chercheur a peut-être des questions et un point de vue complètement différents. Les gros projets de recherche sont très complexes, mais quand tout le monde collabore dès le départ, il devient possible de les diviser en étapes réalisables.

La mise en commun des connaissances et de l’expertise rend le processus moins intimidant.

Comment les dons sont-ils utilisés pour faire avancer la recherche?

De nombreuses recherches passionnantes sont en cours à l’Institut, mais n’en sont pas toutes au même stade, ce qui signifie que les dons servent à différentes choses.

Par exemple, ils peuvent servir à acheter de l’équipement spécialisé pour les laboratoires, ou à embaucher le personnel qui s’occupera de la collecte des données nécessaires à la poursuite des études. Ce travail comprend, par exemple, les entrevues avec les patients qui participent aux études, l’entrée des données qui seront analysées plus tard ainsi que la collecte et la revue de l’information déjà en circulation dans la communauté scientifique.

Il est incroyablement important pour l’Institut de veiller à ce que chaque dollar investi en recherche soit utilisé de façon judicieuse.

Pouvez-vous nous donner un exemple?

Mon exemple porte sur une étude à laquelle j’ai participé il y a quelques années. Je suis un spécialiste de la chirurgie valvulaire mitrale. Ce type de chirurgie vise à corriger la régurgitation mitrale, un problème qui survient quand la valve ne ferme pas bien. Le sang reflue dans le cœur et ne peut pas circuler efficacement dans l’organisme, ce qui cause de la fatigue et un essoufflement.

En moyenne, notre institut réalise dix fois plus d’opérations de la valve mitrale que d’autres établissements similaires au Canada et aux États-Unis. Cette masse critique d’interventions nous a permis de mener notre étude entièrement à l’Institut.

À l’époque, le Dr Thierry Mesana, une sommité mondiale de la chirurgie valvulaire actuellement à la tête de notre institut, a créé une base de données. Toutes les interventions chirurgicales étaient réalisées soit par le Dr Mesana ou moi-même, et cette base de données était utilisée pour les suivis postopératoires. Elle nous permettait de suivre l’évolution de la santé cardiaque des patients et nous donnait accès à tous les soins et les tests effectués pour évaluer leur fonction valvulaire, y compris les échocardiogrammes réalisés par la suite.

Nous avons découvert que la maladie valvulaire des femmes était généralement plus avancée que celle des hommes au moment de la demande de consultation. Les données nous ont aussi appris que les femmes subissaient plus souvent que les hommes un remplacement de la valve mitrale plutôt qu’une réparation. Le taux de survie cinq ans après l’opération était similaire chez les deux sexes : autour de 90 %.

Toutefois, la régurgitation mitrale récurrente après la chirurgie est légèrement plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Toutes ces données nous ont permis de formuler des questions pour la suite des choses:

Sur le plan chirurgical, les deux sexes ont accès au même traitement, mais les résultats ne sont pas équitables. Il faut que ça change. C’est un exemple de la façon dont nous déterminons les prochaines étapes.

Quelles seront les percées cardiovasculaires de la prochaine décennie selon vous?

Pour répondre, je me mets dans la peau d’une personne sur la table d’opération. En quoi la recherche d’aujourd’hui pourrait-elle m’être utile d’ici 10 ou 20 ans?

En premier lieu, je pense que la chirurgie à effraction minimale (par une petite incision) réduira le besoin des opérations à cœur ouvert.

J’entrevois de nouveaux traitements, comme la thérapie pulvérisable à base de nanoparticules d’or sur laquelle nous travaillons, ou la réparation des lésions cardiaques à l’aide d’un timbre généré sur mesure en salle d’opération à l’aide d’une imprimante 3D.

À mesure que notre base de données grandit, nous pourrons commencer à prédire l’apparition d’une maladie avant que la personne ait besoin d’une intervention — c’est une innovation dont j’aimerais moi-même profiter!

S’il y a une chose que je ne veux jamais voir changer, c’est l’esprit de collaboration qui règne à l’Institut. Tout le monde travaille pour assurer le meilleur devenir possible à nos patients.

Je ne peux pas prédire exactement les changements qui nous attendent dans la prochaine décennie, mais je suis profondément convaincu qu’une chose ne changera pas : notre engagement à donner les meilleurs soins qui soient à nos patients.